Le soleil, la lune et les étoiles .... Conte Afro Cubain.

Le soleil, la lune et les étoiles .... Conte Afro Cubain.

Par Latilyé Korosôl, samedi 18 septembre 2010, à 09:35

La plupart des esclaves noirs déportés à Cuba appartenaient à deux grands peuples africains, les Congo et les Lukumi. Leurs descendants ont gardé des croyances communes et préservé les mythes nés sur la terre d'Afrique.

MAYUBO POU ELLEGUA :http://www.youtube.com/watch?v=ebC5iFT37rc&feature=related

Pour les Congo, le soleil a épousé la terre, dont il a eu de nombreux enfants, mais, durant le jour, il les brûle de ses rayons ardents. C'est la lune qui a permis de les sauver : elle les rafraîchit grâce à la rosée, dont elle a fait don à son amie la terre.

Les Lucumi, eux, racontent les choses un peu différemment :

 C'était au tout début du monde.

Le soleil et la lune se marièrent et ils eurent des enfants, beaucoup d'enfants, filles et garçons.

Quand les garçons grandirent, ils commencèrent à se poser des questions au sujet de leur père. Tous les matins, le soleil partait et ne rentrait que le soir.

Ou allait-il dans la journée?

Que pouvait-il bien faire?

 Un beau jour, les enfants décidèrent de le suivre, en cachette naturellement, car ils craignaient leur père. Derrière lui, sur les chemins du ciel, ils avançaient l'un après l'autre, sans parler, sans se bousculer, le plus silencieusement possible.

Que se passa-t-il alors?

Un bruit, un mouvement imprévu dans la file ?

 Toujours est-il que le soleil se retourna. Lorsqu'il vit devant lui tous ces petits soleils, ses fils , aussi rayonnants, aussi resplendissants que lui - plus peut être, car ils étaient plus jeunes - le soleil se sentit jaloux, il devint rouge comme un coq et s'apprêta à les corriger d'importance. Mais les enfants épouvantés, s'étaient enfuis, pêle-mêle, en trébuchant. Comme ils ne connaissaient pas le chemin, ils se perdirent et tombèrent dans la mer, où ils se noyèrent.

 Leurs sœurs, elles, restaient toujours à la maison, sagement vaquant à leurs occupations. Quand elles sortaient, c'était toujours avec leur mère.

La lune ne se promenait que la nuit, suivie par le cortège de ses filles, les étoiles.

Mais le soleil, qui a perdu ses fils à cause de son emportement, le soleil, lui, est toujours seul .

SHAMANIK ENLIGHTMENT

  Collection Castor Poche, "contes, légendes et récits" collecté par Françoise Rachmuhl.

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