• La discrimination par l’argent et la mort lente Du bénévolat dans le monde évangélique

    La discrimination par l’argent et la mort lente

    Du bénévolat dans le monde évangélique

     

    Par nicolas NDLR: Re-rediffusion d’un édito de 2004,

    Pour faire réponse et écho à un texte de Samuel Foucart sur Topinfo « Vaut-il encore la peine de sauver le soldat Ben Evolat? ». Ci-dessus, le tableau d’un artiste « In God We Trust », pour illustrer le glissement de l’Evangile vers Mamon et Babylone…


    La mort lente du bénévolat est-elle due à l’infiltration de fausses doctrines?

    Nombreux sont les parents de familles nombreuses qui ne peuvent mettre leur progéniture, faute de moyens, dans les programmes d’enfants pour les petites vacances. Camps de ski, activités d’éveil, tout cela existait déjà dans « le monde », et bien des enfants en étaient déjà exclus.

    Maintenant, des activités similaires voient le jour dans le monde chrétien, et plus seulement durant les vacances d’été, en témoignent les publicités « chrétiennes » de plus en plus nombreuses que nous recevons pas e-mail. Ici, c’est une grande maison de vacances qui, en Alsace, propose aux enfants des vacances musicales chrétiennes.

    Là, ce sont des demi-journées d’amusement et d’ateliers créatifs organisés par des évangéliques aux tarifs… prohibitifs ! Un autre service – payant – vous propose de trouver l’âme soeur. Encore un autre service – payant toujours – vous propose d’échanger votre maison pour les vacances avec des chrétiens de partout, issus des milieux que l’on dit « réveillés ». N’allez pas proposer d’échanger un appartement contre une maison: ici, on échange à « valeur égale ». En somme, notre justice n’est guère supérieure à celles des Pharisiens que fustigeait Jésus.

    Mais ce n’est pas tout: la moindre manifestation, le moindre concert, séminaire ou « cure d’âme » sont désormais devenus payants également. Il faut traverser la France et se rendre à Paris pour assister à tel séminaire « national » jamais délocalisé, et combien de familles d’ouvriers chrétiens ne se rendront jamais en Israël marcher sur la terre que Jésus a foulé, alors que d’autres « grands serviteurs » s’y réunissent régulièrement aux frais du contribuable… chrétien dîmable et corvéable à merci? Tel pasteur de petite église réclame de ses fidèles qu’ils financent son voyage outre-antlantique pour une « réconciliation franco-québécoise » avec tambours et trompettes, pendant que, dans sa communauté, certains ne partent même jamais en vacances par faute de moyens.

    Tel a 2 voitures, et tel autre va à pied. Tel a une maison de campagne et telle famille s’entasse dans un petit appartement, et ce dans la même communauté, et personne ne s’indigne plus. Bien plus, tel paralytique vivant d’une maigre COTOREP en deviendrait presque suspect: A-t-il vraiment la foi pour être guéri? « Si Dieu n’a pas pourvu pour le prix du séminaire et du billet de train, alors c’est qu’il n’a pas la foi », doit se dire l’organisateur qui lui a foi… mais dans l’argent des autres, argent qu’il fait réclamer à l’entrée par son service d’ordre ! Il ne viendrait à l’idée de personne de faire payer son père, ou sa mère, ou son frère ou sa soeur pour un service rendu. Quel mère facturerait les repas à ses enfants?

    Quel père vendrait ses sages conseils à son fils? Pourtant, la discrimination par l’argent élève petit à petit des barrières de plus en plus hautes au sein du monde chrétien. Nombreux sont ceux qui sont prêts, du haut d’une estrade et moyennant finance, à gratifier la foule de leur science biblique, mais combien parmi eux accompagnent les âmes dans le chemin du quotidien? Certes, tout à un prix, tout à un coût… Pourtant l’éthique chrétienne voudrait que les enfants de Dieu donnent l’exemple, s’intéressent aux faibles, aux sans voix, aux sans argent. Au lieu de cela, la discrimination par l’argent devient la règle de nombreuses oeuvres chrétiennes. Faut-il voir dans la mort lente du bénévolat, du don de soi et de la gratuité du travail social chrétien l’infiltration progressive de certaines doctrines, comme l’Evangile de la Prospérité, ou tout simplement un signe des temps? A chacun de s’examiner devant Dieu… Mais la morsure de l’urgence se fait de plus en plus pressante, et la fracture sociale ne semble pas prête de se résorber.

    Et quand le chrétien moyen lève les yeux de son petit microcosme pour regarder ces gouffres que sont l’Afrique ou le Tiers-Monde, alors là les bras lui tombent… Amis chrétiens, organisateurs de manifestations, directeurs de camps de vacances, responsables d’oeuvres, souvenons-nous des paroles de celui qui nous a parlé de la joie que nous aurions en invitant « ceux qui ne peuvent nous rendre la pareille ». Retournons aux actes de foi et aux oeuvres de justice et ne prenons pas le risque, comme le disait le grand évangéliste Spurgeon « d’engraisser les boucs au lieu de nourrir les brebis ». L’argent n’est jamais le problème dans une oeuvre, c’est toujours la foi. Et cette foi que Dieu honore n’est au service que d’une seule cause, celle qui émane d’un coeur pur et d’une motivation altruiste à la seule gloire de Dieu.

    Nicolas ><> Texte déjà publié sur Point Final le 14/10/2004 et rediffusé le 19/02/2007

    http://www.blogdei.com/index.php/2008/07/21/quand-des-incredules-nous-dirigent-la-discrimination-par-l-argent-et-la-mort-lente-du-benevolat-dans-le-monde-evangelique


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