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    SAVOIR SOUFFRIR

    Bien que les hommes soient souvent révoltés par la souffrance, parce qu'elle rend la vie pénible et même insupportable, presque tous en admettent la nécessité… On connaît les célèbres vers d'Alfred de Musset : L'homme est un apprenti, la douleur est son maître. Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert. «Tu fais l'homme, Ô douleur» à écrit un romantique. Lamartine, dans les Harmonies poétiques a dit la même chose : «La souffrance, c'est elle qui fait l'homme.»
    Oui, l'homme tout entier. Comme le creuset, l'or, et la flamme l'acier.
    Alexandre Dumas fils, souligne cet enseignement: «Quand tu souffriras beaucoup, regarde ta douleur en face, elle te consolera elle-même et t'apprendra quelque chose.»…
    Il n'est donc pas étonnant que les chrétiens trouvent dans la souffrance, non seulement une chose normale comme la conséquence du mal dans le monde: «la douleur des douleurs, c'est le péché», mais une valeur éducative, une aide pour grandir spirituellement. Savoir profiter de sa douleur, c'est savoir souffrir. Les saints* connaissent excellemment cette science. Les incroyants dans leur ensemble l'ignorent… C'est ainsi que Saint Augustin écrit aux Romains:«Tous les peuples de la terre sont consternés de votre infortune et vous l'oubliez. La prospérité vous a dépravés, et l'adversité vous trouve incorrigibles. Brisés, mais non convertis par les châtiments de vos vices, vous perdez le fruit du malheur, vous ne cessez pas d'être les plus impies des hommes.»
    Les saints considèrent la souffrance comme une grâce particulière. P. Desjardins le dit à M. Schwetchine: «Je me doutais bien que vous n'étiez pas sans souffrance. Dieu ne les épargne qu'à ceux dont il ne veut rien faire, comme l'architecte ne taille point les pierres inutiles.» C'est la pensée d'Elisabeth Leseur: «La souffrance est la grande loi du monde spirituel, les âmes choisies y échappent moins que d'autres; elles payent la rançon d'autrui, et parfois d'un prix bien lourd». Nos souffrances sont utiles aux autres, et, dans sa prière E. Leseur se présente ainsi à Dieu:«Me voilà ! Prenez mes intimes tortures, je suis vôtre; faites de mes épreuves jaillir la vie, la lumière, la sainteté pour beaucoup d'âmes.»
    De même Calvin écrit à M. de Falais:«Etant abattus tout a plat au lit, il s'en faut beaucoup que nous lui soyons (à Dieu) inutiles, si nous rendons témoignage de notre obéissance envers lui en nous remettant en son bon plaisir, si nous donnons approbation de notre foi, résistant aux tentations, si nous faisons valoir les consolations qu'il nous donne pour surmonter les fâcheries de la chair. Cela est aux maladies, et principalement longues, mais surtout en la mort.»
    Les souffrants sont donc chargés de mission spéciale, particulièrement utiles à Dieu, ils font partis des commandos de la douleur.
    «Combien que les adversités, qu'on appelle, déclara Calvin, nous soient communes avec les incrédules et gens profanes du tout attachés au monde, toutefois Dieu bénit celles que nous avons à souffrir, les tournant à tel usage, que nous avons toujours à nous consoler et réjouir en nos tristesse.»
    Et les saints arrivent à aimer la souffrance à cause de toutes les grâces qu'elle leur a apportées.  *  Les saints : Le N.T. emploie le terme hagios, qui signifie aussi parfois séparé, consacré, mis à part Luc 2.23 mais le plus souvent "pur". Etre saint, c'est être "sans tache, ni ride, ni rien de semblable" Ephésiens 5.26-27 Et dans 2 Corinthiens 7.1 nous lisons: "Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sainteté (ou sanctification) dans la crainte de Dieu." S'il est parfois question, dans l'A.T., de sainteté essentiellement rituelle, la notion devient, avec la révélation progressive, toujours plus spirituelle et morale. Pourtant, il y a aussi des objets saints: lieux, demeures, villes, vêtements, mais surtout le tabernacle et le Temple avec tout ce qui sert au culte. Il y a des saintes convocations, une nation et un peuple saints, etc. Exode 20.8; 30.31; 31.10; Le 21.7; 23.4; Nombres 5.17

    • Notre sainteté est étroitement liée à celle de Dieu. "Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Eternel. Je vous ai séparés des peuples afin que vous soyez à moi". + Romains 5.21; 11.22; 13.10, etc.

    VOICI LA JOIE DE SPURGEON : «Pourquoi craindrais-je donc de descendre dans le puits de l'affliction s'il ne me conduit à la mine d'or de l'expérience spirituelle ? Pourquoi me lamenterais-je quand le soleil de ma prospérité se couche, si, dans la nuit de l'épreuve, je peux mieux compter les promesses divines qui brillent au ciel comme autant d'étoiles lumineuses ? Soleil, tu peux disparaître, dans l'obscurité nous percevrons dix milles soleils jusqu'àlors cachés à nos regards. Plus d'une promesse est écrite à l'encre sympathique; il faut le feu de l'affliction pour en faire briller les caractères.   André Denjean (La sciences des saints)LA JOIE DE DARBY :"De nos jours encore, c'est un fait certain qu'il n'y a que les coeurs brisés et les volontés brisés qui soient dignes d'avoir part au "corps rompu"; les coeurs brisés dans le meilleur sens du mot; car c'est, plus souvent avec douceur et avec un tendre amour qu'Il brise nos coeurs et qu'Il assouplit nos volontés plutôt que par Gethsemané et par la souffrance. Le Céleste médecin emploie les deux remèdes, mais je crois que l'expérience normale est la jouissance constante de la "communion" de Sa joie, et même alors qu'au fond du tableau se trouve aussi "la communion de ses souffrances"LA JOIE DU REV. F.B. MEYER : il semble que Christ  vienne le plus souvent à travers la nuit et la tempête, quand le vent est contraire et que l'âme est à bout de force; lorsque le ciel est noir et que le vent fait écumer les vagues. Lorsque les espoirs d'autrefois ont été déçus et que la lumière que nous avions entrevue s'est éteinte dans l'ombre... Lorsque la maladie nous oppresse, que le coeur nous manque et que nous avons vu partir ou mourir les êtres qui nous étaient si chers ! Lorsqu'il ne reste plus que des cendres à notre foyer, que le péché et que l'épreuve nous ont brisés... alors, tous ces chagrins et toutes ces pertes ont comme pavé la route sous nos pas, et au moyen de tous ces dépouillements, le Maître nous dit : "Me voici !" Et Il nous demande de dire Amen à la souffrance :
    AMEN : "Osez dire amen aux dispensations parfois mystérieuses de Dieu. Dites-le, alors que votre coeur et la chair défaillent; dites-le, dans l'orage des sentiments tumultueux et sous la pluie des larmes; dites-le même s'il devait vous paraître comme le dernier mot qui dût être dit... dans cette vie qui fuit rapide comme une marée, - et vous ferez l'expérience que l'acquiescement de la volonté, devient par la suite, le choix du coeur, et, à mesure que les jours s'écouleront, quelque incident, quelque tournant de la route, le concours de circonstances imprévues, jetteront subitement dans votre esprit et dans votre raison la conviction que les voies de Dieu étaient justes, les plus sages, les meilleures.


    La parole : "Tu ne sais pas maintenant ce que je fais, mais tu le sauras dans la suite", nous conserve dans une perpétuelle assurance vis à vis du Guide; et ce repos de la confiance est réalisé, non dans le monde à venir seulement, mais dès ici-bas, de ce côté-ci des douze portes de perles de la Sainte cité."LA JOIE D'HORTENCE DAY :"Evidemment, il n'y a qu'un temps pour l'épreuve : c'est la vie. Ici-bas, le bonheur doit être l'exception, l'épreuve est la règle. Mais que d'exception Dieu nous accorde et que le temps d'expérience est souvent un temps de félicité ! Ayons du courage, et ne demandons pas à Dieu de changer notre destinée ; désirons seulement de porter joyeusement cette destinée qui nous purifie. La vie, la vie, mon Dieu qu'elle est belle ! Ah ! Plus j'avance, mieux je vois qu'elle est une œuvre d'amour, que le Dieu que nous servons ne nous afflige qu'alors que notre vie intérieure est en danger de périr et qu'Il nous comble de bonheur et de paix dès que le danger est passé. Je n'ai pas souffert une heure de trop ! Et la coupe de la douleur m'a été ôté à la première minute où en toute sincérité, j'ai senti que je plaçais la suprême volonté de Dieu au dessus de toute chose.

    LA JOIE DE JENNY LIND :"Les épreuves… un sujet de joie complète…
    La vie a autant de joie que de douleur, mais je préfère la douleur, car il y a en elle une sublime grandeur, même quand le cœur est tout rempli de peines. C'est alors seulement que nous sentons combien nous sommes pauvres sur la terre et riche dans le ciel."
    LA JOIE D'ALFRED BOEGNER :" Que de bénédictions perdues pour avoir repoussé ou fuit la souffrance ! Dans chaque souffrance que Dieu nous envoie, il y a une bénédiction ou une occasion de chute, selon que nous l'acceptons avec amour, ou que nous la repoussons ou que nous la fuyons avec colère. Compte si tu le peux, toutes les souffrances contre lesquelles tu t'es révolté, toutes les croix que tu as rejeté loin de toi ; toutes les contrariétés qui, loin de t'apprendre la douceur et la patience, t'ont irrité et porté au murmure, compte-les, puis dis-toi : autant de grâces que j'ai rejetées, autant de bénédictions que j'ai foulées aux pieds, autant de joies que j'ai perdues, car toute croix apporte sa joie, et toute épreuve a son fruit béni. Un des reproches adressés par Dieu au méchant qui lui rend un culte charnel c'est de haïr la correction. A force de révolte on peut lasser Dieu, qui cesse alors d'éprouver, de corriger, d'émonder l'âme. Celle-ci retrouve le calme, mais quel calme ! Quelle paix ! Et que la fournaise allumée par Dieu valait mieux !"" J'estime que les souffrances du temps présent, ne sauraient être comparée à la gloire à venir qui sera réservée pour nous. " Romains : 8 :18
    Prises hors contexte, les souffrances du temps présents peuvent être effroyables. Je pense aux souffrances horribles des martyrs chrétiens. Je pense à ce que certains enfants de Dieu ont eu à endurer dans les camps de concentrations. Et que dire des souffrances épouvantables causées par la guerre ? Des douleurs cruelles de ceux qui sont mutilés ou qui deviennent paralysés à la suite d'un accident ? De la souffrance indescriptible qui ravagent le corps de ceux qui sont minés par le cancer ou d'autres maladies ?
    Et pourtant, il n'y a pas que la souffrance physique. Parfois il semble même que la douleur physique se supporte mieux que la torture mentale. N'est-ce pas ce que Salomon à voulu dire lorsqu'il a écrit :"L'esprit de l'homme le soutien dans la maladie ; mais l'esprit abattu, qui le relèvera ?" Proverbe 18 :14. Il y a la souffrance causée par l'infidélité dans le mariage ou par la mort d'un être cher, et la vive déception ressentie devant un rêve brisé. Il y a l'immense chagrin causé par le rejet ou la trahison d'un ami intime. Nous sommes maintes fois étonnés devant la capacité du corps humain à endurer les coups, les douleurs atroces et les épreuves de la vie.
    En elles-mêmes ces douleurs sont écrasantes. Mais quand on les considère à la lumière de la gloire à venir , elles ne sont que des coups d'épingle. Paul dit qu'elles "ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous.". Si les souffrances sont aussi grandes, combien plus grande doit être la gloire !
    Dans un autre passage, L'apôtre Paul se permet de dire, dans un langage agréablement imagé, "Que nos légères afflictions du moment présent produisent un poids éternel de gloire."  2 Corinthiens 4:17. Placées dans la balance, les afflictions ne pèsent qu'une plume tandis que la gloire est lourde à l'infini. Jugées d'après le calendrier,  les souffrances sont momentanées tandis que la gloire est éternelle.
    Lorsque nous verrons notre Sauveur au bout du voyage, les souffrances du moment présent deviendront insignifiantes.
    W. Mac Donald 

     

    Combien tout aura valu la peine, quand nous verrons Jésus !
    Les épreuves de la vie sembleront si petites, quand nous verrons Jésus-Christ.
    Par un seul regard de son doux visage, toute douleur aura disparu.
    Alors, courage ! Continuons la course, bientôt nous verrons Jésus-Christ.
    Esther K. Rusthoi 

     

    La Souffrance : A l'origine la création de Dieu était bonne Genèse 1.31 et la souffrance n'existait pas. Mais l'homme, en se révoltant contre Dieu, a placé sa vie sous le jugement divin, se mettant sous la puissance et la menace de la mort. Genèse 2.17; 3.19 Ainsi il est tombé dans l'esclavage du péché Hebreux 2.15 et le reste des créatures a été entraîné avec lui Romains 8.18-23 Depuis lors, l'être humain ne fait que "passer et mourir". Sous l'effet du jugement de Dieu, la mort agit dans notre vie par la souffrance et elle exerce son influence la plus forte. C'est pourquoi les psalmistes mettent souvent de profondes souffrances en parallèle avec la mort. Psaumes 18.5; 22.16 (16.14; 116.3, 8) L'homme ne peut se dégager ni de l'une ni de l'autre par ses propres forces. L'accès au monde sans souffrance lui est barré depuis la chute. Genèse 3.24 Même rachetés, nous restons solidaires de ce monde de souffrance jusqu'au jour où "ce qui est parfait" viendra. - La souffrance touche notre être tout entier: le corps (par exemple dans la maladie, la persécution et la captivité), l'âme (par exemple dans la perte d'êtres aimés) et l'esprit (par exemple dans la recherche du sens de la vie, de la souffrance et de la justice de Dieu). La Bible nous donne des exemples d'hommes qui ont souffert: Job, David (par le perte de ses fils), Asaph, l'auteur du Psaume 73, Salomon, l'apôtre Paul 2Cori.11.23-29, l'Eglise des rachetés que nous présente l'Apocalypse (6.9-11; 13.7; 17.6), etc. Dans le Nouveau Testament, deux termes gr.: astheneia (= faiblesse) et pathêma (= épreuve) décrivent deux aspects d'une même réalité: l'homme est faible et livré à une puissance étrangère qui le diminue. Dans cet état, il est placé en face d'un choix: soit:  il accuse Dieu et se sépare de lui, se mettant sous l'empire de l'Ennemi. Apocalypse 16.9 2., soit:  il reconnaît que la souffrance vient de Dieu Psaumes 39.12; 94.12; Hébreux 12.6 et qu'elle est pour l'homme l'occasion de s'abandonner à la main divine de laquelle il accepte aussi sa souffrance Psaume 38.1; 39.12; 66.10-12; 94.12; Hébreux 12.6; Apocalypse 3.19 Dans ce cas, la souffrance exerce sur son développement spirituel une influence salutaire... La souffrance vécue avec Dieu exerce une influence purificatrice sur l'homme en nous apprenant à haïr le péché, cause de la souffrance, et à obéir à Dieu (Hébreux 5.8; cf. Esaïe 48.10) en nous préservant de nouvelles désobéissances. Jacques 5.11
    Satan est la cause de la souffrance et de la mort. Job 2.4 Dieu le laisse agir car il veut juger le péché Jérémie 21.5 corriger et purifier les hommes. Isaïe 48.10; Hébreux 12.5-11
    Toutes les forces de la souffrance se sont concentrées sur Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Il est venu dans une chair semblable à celle du péché Jean 1.14; Romains 8.3 donc accessible à la souffrance. Il a vu cette souffrance comme liée indissolublement à sa vocation ("il fallait que le Fils de l'homme souffre") Matthieu16.21; 17.12; Marc 8.31; Luc 24.26.  Il fut semblable à nous en toutes choses. Hebreux 2.14-18; 4.14; 5.8 Esaïe 52.13-53.12 a d'avance expliqué le sens de ces souffrances. En le faisant mourir, Dieu a accompli son jugement sur le monde souffrant et mourant: "il a fait devenir Christ péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu" (2 Corinthiens 5.21). Celui qui croit en lui participe à sa victoire sur le péché, la souffrance et la mort Jean 11.25; Romains 6.3-11; Hebreux 2.14; Apocalypse 7.13 Le chrétien communie aussi aux souffrances du Christ. Philippiens 3.10. Pour lui, la souffrance est une école de patience et de sanctification dans laquelle il doit conserver la foi. 2Corinthiens 1.8; 4.7-12 Par les souffrances que l'Eglise endure de la part des opposants à 'Evangile elle "achève... ce qui manque aux souffrances de Christ" Colossiens 1.24 non les souffrances rédemptrices, mais des souffrances en communion avec Christ (qui continue à souffrir dans son Corps qu'est l'Eglise) pour que d'autres puissent être gagnés à la foi. Mais la communion des souffrances implique pour l'Eglise aussi la communion à la résurrection Philippiens 3.10 "si nous souffrons avec lui, nous serons aussi glorifiés avec lui". Romains 8.17 Pour Paul, "il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée. Romains 8.18 Le N.T. emploie une douzaine de termes différents pour exprimer l'idée de souffrance: preuve de l'importance de ce thème. Les divers aspects de la souffrance apparaissent dans les différents sens de ces mots: être mis à l'épreuve, endurer l'adversité, rester dessous, persévérer, souffrir injustement, porter, supporter, être frustré, endurer la persécution, l'affliction. Pas plus que la vie des incroyants, celle des chrétiens n'est "un long fleuve tranquille" ou "un chemin bordé de roses" (sans épines!). Mais contrairement aux gens du monde, le chrétiens sait que sa souffrance a un sens et qu'elle aura une fin lorsque "Dieu essuiera toute larme de leurs yeux" lorsque "la mort ne sera plus" et qu'"il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur". Apocalypse 21.4  (d'après le dictionnaire Biblique)

     

    Ma grâce te suffit.

    2 Corinthiens 12:9

    Si aucun des Saints de Dieu n'était pauvre ou éprouvé, nous ne connaîtrions pas la moitié des consolations de la Grâce divine. Quand nous trouvons le vagabond qui n'a pas où reposer sa tête, silencieux, demeurons confiants. Quand nous voyons l'indigent affamé de pain et assoiffé d'eau, qui se glorifie encore en Jésus, quand nous voyons la veuve privée, accablée, dans l'affliction et ayant encore foi en Christ, oh! Quel honneur cela reflète sur l'Évangile. La grâce de Dieu est illustrée et magnifiée dans la pauvreté et les épreuves des croyants. Les Saints souffrent sous chaque découragement, croyant que toutes choses concourent ensemble à leur bien, et que, loin de toute apparence négative, une réelle bénédiction de plénitude en jaillira, que leur Dieu ou bien oeuvrera promptement pour leur délivrance, ou bien leur accordera la sécurité de Son soutien dans leur malheur, aussi longtemps qu'il lui plaira de les garder. Cette patience des saints prouve la puissance de la grâce divine. Il y a un phare au large en mer; c'est une nuit calme. Je ne peux pas dire si l'édifice est ferme. La tempête se jettera contre lui et alors je saurai s'il tient bon. Il en est ainsi avec l'œuvre de l'Esprit. Si nous n'étions pas à plusieurs reprises entourés de mers déchaînées, nous ne saurions pas s'il est vrai et fort. Si le vent ne soufflait pas dessus, nous ne saurions pas combien il est solide et sécurisant. La fierté de Dieu, ce sont ceux qui tiennent bon au milieu des difficultés, fermes, immuables.Le sage au milieu du trouble est confiant en la victoire.
    Quiconque veut glorifier son Dieu doit s'attendre à rencontrer plusieurs épreuves. Personne ne peut s'illustrer devant le Seigneur à moins que ses conflits ne soient nombreux. Si alors les vôtres sont un sentier durement éprouvé, réjouissez-vous-en, parce que vous voulez la meilleure démonstration de la toute suffisance de la grâce de Dieu.
    Quant au fait qu'il vous fasse défaut, repoussez-en la pensée. Il faut que nous puissions mettre notre confiance jusqu'à la fin dans ce Dieu qui ne nous a jamais fait défaut. Ch. Spurgeon

     

    Lève-toi et pars

    L'heure arrivera, heure à laquelle ce message s'adressera à nous, comme il s'adresse à tous: "Lève-toi et pars, quitte la maison que tu as habitée, la ville où tu as traité tes affaires, quitte ta famille et tes amis. Lève-toi, et pars pour le dernier voyage.
    Mais que savons-nous de ce voyage ? Que connaissons nous du pays de destination ? Peut-être avons nous eu quelques révélations de l'Esprit ? Mais comme nous savons peu de choses du domaine de l'Au-delà !
    Nous savons qu'il existe une rivière sombre et tumultueuse appelée "la Mort". Dieu nous invite à la traverser, nous promettant d'être à nos côtés. Mais qu'y a-t-il devant nos yeux ébahis ? Quelle glorieuse vision sera dévoilée à nos regards ? Aucun voyageur n'en est jamais revenu pour nous le dire. Mais, nous en connaissons assez sur les lieux Célestes pour accueillir avec joie et bonheur notre convocation pour les Cieux.
    Le voyage de la mort peut-être ténébreux, mais nous devons aller de l'avant sans peur aucune, sachant que Dieu est avec nous quand nous traversons la sombre vallée, et par conséquent, nous ne devons craindre aucun mal.
    Nous quitterons tout ce que nous avons connu et aimé ici-bas, mais nous irons à a maison du Père, la maison de notre Père où se trouve Jésus, cette Cité Royale qui a de solides fondements et dont Dieu est l'architecte et le constructeur.
    Ce sera notre dernier déménagement, et nous habiterons pour toujours chez Celui que nous aimons, au milieu de Son peuple, dans la présence de Dieu.
    Ami chrétien, médite beaucoup sur le Ciel, cela t'aidera à poursuivre ton travail, et à oublier les difficultés du moment. Cette vallée de larmes n'est que le passage qui à un pays meilleur, ce monde de malheur est le seuil qui amène à un monde de félicité.
    Seigneur, par Ta divine grâce, prépare-nous pour tes parvis resplendissants et si haut élevés, et que notre esprit s'élève et se joigne aux chœurs de ton Armée. Ch.Spurgeon

     

     

     


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    Néhémie

    UN HOMME AU COEUR BRISE ( 1 ére partie ) 

    Par David Wilkerson

    Lorsque j’entendis ces choses, je m’assis, je pleurai, et je fus plusieurs jours dans la désolation. Je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux, et je dis: ÔEternel, Dieu des cieux, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et qui fais miséricorde à ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements! Que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient ouverts: écoute la prière que ton serviteur t’adresse en ce moment, jour et nuit, pour tes serviteurs les enfants d’Israël, en confessant les péchés des enfants d’Israël, nos péchés contre toi; car moi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous t’avons offensé, et nous n’avons point observé les commandements, les lois et les ordonnances que tu prescrivis à Moïse, ton serviteur. Souviens-toi de cette parole que tu donnas ordre à Moïse, ton serviteur, de prononcer. Lorsque vous pécherez, je vous disperserai parmi les peuples;mais si vous revenez à moi, et si vous observez mes commandements et les mettez en pratique, alors, quand vous seriez exilés à l’extrémité du ciel, de là je vous rassemblerai et je vous ramènerai dans le lieu que j’ai choisi pour y faire résider mon nom. Ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ta grande puissance et par ta main forte. Ah! Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui veulent craindre ton nom! Donne aujourd’hui du succès à ton serviteur, et fais-lui trouver grâce devant cet homme!” (Néhémie 1:4-11)

    NEHEMIE REPOND A L'APPEL DE LA DOULEUR

    Tout comme Ruth nous enseigne à partager la joie du Seigneur, le prophète Samuel nous enseigne à partager Sa douleur.

    Mais quel rapport y-a-t-il entre la souffrance de nos cœurs et cette faim de Jésus? Si nous avons réellement faim de Jésus, il nous faut connaître Son cœur et prendre ouvertement position contre les péchés qui le brisent. Ce n'est pas toujours facile, mais je suis convaincu que la seule façon de vivre la joie de Christ dans sa plénitude, c'est de partager aussi Son affliction. Les Ecritures rapportent qu'au temps de Noé, "l'Eternel vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre, et que chaque jour, son cœur ne concevait que des pensées mauvaises. L'Eternel regretta d'avoir fait l'homme sur la terre, et son cœur fut affligé" (Genèse 6.5-6).

      Dieu pleure sur le péché et ceux qui marchent en vérité de cœur avec Lui connaissent aussi cette peine.

    Le mot hébreu qui est traduit ici par "affligé"" parle plus précisément d'une "entaille dans le cœur", donc de douleur. La méchanceté des hommes blesse profondément le cœur de Dieu. Esaïe disait, en parlant de Christ: "Homme de douleur et habitué à la souffrance... certes, ce sont nos souffrances qu'il a portées" (Esaïe 53.3-4). Christ a partagé la souffrance du Père céleste, souffrance causée par le péché de l'humanité.

    On retrouve cette souffrance chez certains hommes de la Bible. Le roi David a connu la joie parfaite en Dieu Yahvé.

      Mais la joie de David était née de cette souffrance qu'il avait éprouvée en voyant les transgressions du peuple. Il dit: "Je vois avec dégoût des traîtres qui n'observent pas ta promesse" (Psaumes 119.158). "Eternel, n'aurai-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent, du dégoût pour ceux qui se soulèvent contre toi?"" (Psaumes 139.21). David haïssait ce que Dieu haïssait et pleurait sur tout ce qui faisait pleurer Dieu.

      Le prophète Amos a, lui aussi, partagé la souffrance de Dieu, face à un peuple rétrograde qui se prélassait dans la facilité, oublieux de l'imminence du jugement. Il dénonça violemment "ceux qui vivent tranquilles dans Sion", ajoutant à leur propos: "Ils ne souffrent pas de la ruine de Joseph!" (Amos 6.1, 6). Ces gens se vautraient dans la volupté et buvaient le vin de l'égoïsme, mais ne s'attristaient pas du désastre qui les entourait (cf.: Amos 6.1-6). Et pour décrire une telle absence d'affliction, Amos a utilisé le mot "malade". Il leur disait ceci: "Le péché et la ruine qui règnent dans le peuple de Dieu ne vous rendent pas malades et ne vous inspirent point de dégoût, car vous êtes vous-mêmes aveuglés par le péché et la vie facile que vous menez."

      Néhémie fut attristé de voir que le diable s'était infiltré dans la maison de Dieu. Un ministère rétrograde avait amené la compromission dans la maison du Seigneur et Néhémie fut le seul à comprendre l'ampleur du mal et ses conséquences désastreuses sur le peuple (cf.: Néhémie 13.1-9).

      En ce temps-là, le grand prêtre Eliachib dont le nom signifie en hébreu "unité par la compromission" avait permis à Tobija, un prince ammonite, de loger dans le temple. Selon la loi, aucun ammonite n'était autorisé à entrer dans le temple. Mais Eliachib en avait donné la permission à Tobija (dont le nom veut dire: "prospérité, plaisir, vie de jouissance"). Le grand prêtre fit de la maison de Dieu la résidence d'un païen. C'est ainsi qu'un ministère corrompu s'associa au paganisme. "Le sacrificateur Eliachib... était établi dans les chambres de la maison de notre Dieu, et... était parent de Tobija" (Néhémie 13.4). Le peuple de Dieu aspirait à une vie facile et prospère, et Tobija n'était que trop désireux de leur enseigner les voies de l'idolâtrie.

      Néhémie voyait qu'un ministère permissif cautionnait la présence du démon.

      "A la fin de l'année, j'obtins du roi la permission de revenir à Jérusalem, et je m'aperçus du mal qu'avait fait Eliachib, en disposant une chambre pour Tobija dans les parvis de la maison de Dieu. Je le pris très mal. Je jetai hors de la chambre tous les objets qui appartenaient à Tobija; je dis de purifier les chambres et j'y replaçai les objets de la maison de Dieu" (Néhémie 13.7-9).

      Néhémie n'agissait pas sur un coup de tête, pas plus que par tradition ou légalisme. Il voyait avec le regard de Dieu, éprouvait les mêmes sentiments que Dieu, et discernait la gangrène qui se développait dans la maison de Dieu, et qui était le fruit de la compromission. Si un plus grand nombre de conducteurs spirituels mesuraient aujourd'hui les dangers des plaisirs de la chair et du matérialisme, ils en seraient attristés comme Néhémie, et les banniraient de leurs églises. Ô Seigneur, donne-nous des prédicateurs et des fidèles qui en ont assez de tout cela et qui prennent position contre le péché! Donne-nous des gens qui aient le don de discerner cette infiltration néfaste du compromis dans la maison de Dieu!

      Dans le Nouveau Testament, Paul aussi a versé des larmes sur l'état rétrograde dans lequel se trouvait le peuple de Dieu. Il a lancé cet avertissement:

      "Il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ; je vous en ai souvent parlé et j'en parle maintenant encore en pleurant: leur fin, c'est la perdition; leur dieu, c'est leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte; ils ne pensent qu'aux choses de la terre." (Philippiens 3.18-19).

      Le verbe grec qui est traduit "en pleurant" prend le sens fort de "sanglots bruyants venant d'un cœur brisé". A la vue de ces chrétiens qui s'éloignaient pour aller jouir des plaisirs du monde, faisant fi du sacrifice de la croix, le cœur de Paul s'est brisé jusqu'à faire sienne la souffrance de Dieu. Cela n'avait rien d'un désespoir muet ou d'un simple soupir de résignation.

    C'était le cri perçant d'un homme déchiré partageant la douleur de Dieu à l'égard de ses enfants rebelles.

         Mais comme je l'ai déjà dit, le seul homme qui, à l'exception de Christ, fut appelé à manifester plus qu'aucun autre, la souffrance de Dieu, fut Samuel. La douleur qui l'accablait, n'était pas la sienne ni celle de l'humanité; c'était l'insondable douleur de Dieu.

     

     


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    L’auteur des Psaumes écrit: “En toi se confiaient nos pères; Ils se confiaient, et tu les délivrais. Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés; Ils se confiaient en toi, et ils n'étaient point confus." (Psaume 22:4-5)

    Le mot hébreu pour confiance suggère "se lancer soi-même d’un précipice." Cela veut dire être comme un enfant qui a grimpé dans les chevrons et ne peut pas descendre. Il entend son père dire, "Sautez!" Et il obéit, se jetant dans les bras de son père. Êtes-vous en un tel lieu en ce moment? Êtes-vous sur le bord, chancelant, et n'avez pas d'autre choix que de vous jeter dans les bras de Jésus? Vous vous êtes simplement résigné à votre situation, mais cela n’est pas la confiance, ce n'est rien de plus que le fatalisme. La confiance est quelque chose de très différent de la résignation passive. C’est une conviction active!

    Comme nous désirons ardemment Jésus de façon plus intense, nous trouverons que notre confiance en lui est bien fondée. À un certain moment dans notre vie, nous avons probablement pensé que nous ne pouvions pas vraiment lui avoir confiance en lui—qu'il n'avait pas vraiment le contrôle sur l'ensemble de la situation et que nous devions rester en charge. Mais se rapprocher de plus en plus de lui et mieux le connaître change cet état des choses. Cela signifie que nous ne nous adressons pas simplement à lui pour obtenir de l'aide quand nous sommes au bout du rouleau; au lieu de cela, nous commençons à marcher avec lui de si près que nous l’entendons nous avertissement de nos épreuves à venir.

    Le cœur confiant dit toujours: "Tous mes pas sont ordonnées par le Seigneur. Il est mon Père aimant, et il permets mes souffrances, mes tentations et mes épreuves—mais jamais plus que je ne peux supporter, car il trouve toujours un moyen d’échapper. Il a un plan éternel et un dessein pour moi. Il a compté tous les cheveux sur ma tête, et il a formé tous les membres quand j'étais dans le ventre de ma mère. Il sait quand je m’assoie, quand je suis debout ou quand je me couche parce que je suis la prunelle de son oeil. Il est le Seigneur—pas seulement sur moi, mais sur chaque événement et situation qui me touche."

    Un cœur parfait est aussi un cœur brisé!

    L’auteur des Psaumes David dit: " L'Éternel est près de ceux qui ont le coeur brisé, Et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement.” (Psaume 34:18)

    Être brisé signifie plus qu’avoir de la tristesse et pleurer, plus qu'un esprit écrasé, plus que l'humilité. Être brisé vraiment libère dans le coeur la plus grande puissance que Dieu peut confier à l'humanité—une puissance plus grande que celle qui ressuscite les morts ou guérit les maladies. Quand nous sommes vraiment brisés devant Dieu, nous recevons une puissance qui restaure les ruines, une puissance qui donne un genre particulier de gloire et d'honneur à notre Seigneur.

    Vous voyez, être brisé a un rapport avec les murs—des murs effondrés, tombés en ruines. David associait l'effondrement des murs de Jérusalem avec le cœur brisé du peuple de Dieu. "Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé: … un coeur brisé et contrit. Répands par ta grâce tes bienfaits sur Sion, Bâtis les murs de Jérusalem! Alors tu agréeras des sacrifices de justice." (Psaume 51:17-19)

    Néhémie était un homme avec un cœur brisé, et son exemple a un rapport avec ces murs effondrés de Jérusalem (voir Néhémie 2:12-15). Dans la nuit noire, Néhémie "vit le mur." Le mot hébreu shabar est utilisé ici. C’est le même mot utilisé dans le Psaume 51:17 pour "cœur brisé". Dans le sens hébraîque du mot, le cœur de Néhémie fut brisé de deux façons. Il se brisa d’abord avec de l'angoisse pour les ruines, et deuxièmement avec un espoir pour la reconstruction (éclatant d'espoir).

    Ceci est vraiment un cœur brisé: un qui voit premièrement l'église et les familles en ruine et ressent l'angoisse du Seigneur. Un tel cœur pleure sur les reproches exprimés sur le nom du Seigneur. Il examine également profondément et voit, comme David, sa propre honte et échec. Mais il y a un deuxième élément important au sujet de ce cœur brisé, et c’est l'espoir. Le véritable cœur brisé a entendu de Dieu: "Je vais guérir, restaurer et construire. Débarrassez-vous des ordures, et mettez-vous au travail afin de reconstruire les brèches!"

     David Wilkerson

     




     

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    Néhémie

    UN HOMME AU COEUR BRISE ( 3 éme partie ) 

     Par David Wilkerson

    Lorsque j’entendis ces choses, je m’assis, je pleurai, et je fus plusieurs jours dans la désolation. Je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux, et je dis: ÔEternel, Dieu des cieux, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et qui fais miséricorde à ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements! Que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient ouverts: écoute la prière que ton serviteur t’adresse en ce moment, jour et nuit, pour tes serviteurs les enfants d’Israël, en confessant les péchés des enfants d’Israël, nos péchés contre toi; car moi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous t’avons offensé, et nous n’avons point observé les commandements, les lois et les ordonnances que tu prescrivis à Moïse, ton serviteur. Souviens-toi de cette parole que tu donnas ordre à Moïse, ton serviteur, de prononcer. Lorsque vous pécherez, je vous disperserai parmi les peuples;mais si vous revenez à moi, et si vous observez mes commandements et les mettez en pratique, alors, quand vous seriez exilés à l’extrémité du ciel, de là je vous rassemblerai et je vous ramènerai dans le lieu que j’ai choisi pour y faire résider mon nom. Ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ta grande puissance et par ta main forte. Ah! Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui veulent craindre ton nom! Donne aujourd’hui du succès à ton serviteur, et fais-lui trouver grâce devant cet homme!” (Néhémie 1:4-11)

    NEHEMIE : L'HOMME INTEGRE AU COEUR BRISE

    Je croyais autrefois savoir ce qu'était un cœur brisé, et je pensais en avoir fait souvent l'expérience. Jusqu'à ce que le Saint-Esprit m'ouvre les yeux et m'éclaire sur sa signification profonde. Comme David l'a dit: "L'Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement" (Psaumes 34.19). De même, il a dit: "Les sacrifices (agréables) à Dieu, c'est un esprit brisé: un cœur brisé et contrit; Ô Dieu, Tu ne le dédaignes pas" (Psaumes 51.19).

    Ce sentiment ne peut être comparé au chagrin, ni aux pleurs, ni à l'abattement ni même à l'humilité. Il en est, en effet, beaucoup qui versent des pleurs sans pour autant avoir le cœur brisé, beaucoup qui mentent à la face de Dieu et gémissent mais qui ne sont nullement brisés en esprit et en vérité. Lorsqu'un cœur est réellement brisé, il reçoit la plus grande puissance que Dieu puisse confier à l'humanité: une puissance plus grande que celle de ressusciter des morts ou de guérir les malades. Lorsque nous sommes vraiment brisés devant Dieu, il nous est donnée une puissance capable de restaurer des ruines, une puissance qui rend gloire et honneur à notre Seigneur.

    Ce sentiment est associé à l'idée de murs, de murs délabrés et chancelants, comme David l'a dit en associant les murs en ruines de Jérusalem et la douleur ressentie par le peuple de Dieu: "Les sacrifices (agréables) à Dieu, c'est un esprit brisé... Répands par Ta faveur tes bienfaits sur Sion, bâtis les murs de Jérusalem! Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice" (Psaumes 51.19-21).

      Néhémie était un homme dont le cœur avait véritablement été brisé, et il existe une corrélation entre cet homme de Dieu et les ruines de Jérusalem. Durant son exil à Babylone, Néhémie servait comme échanson du roi. Et c'est dans le palais de Suse qu'il apprit la destruction des murailles de Jérusalem et celle de ses portes par le feu.

      Puis, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir indiqué à personne ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n'y avait avec moi d'autre bête de somme que l'animal que je montais. (...) Je montai de nuit par le ravin et j'inspectai la muraille. Puis je rentrai par la porte de la Vallée et je fus ainsi de retour (Néhémie 2.12-15).

      En pleine nuit, Néhémie "a inspecté la muraille". Dans cette expression, les Hébreux utilisent le mot shabar que l'on retrouve dans le Psaume 51, pour désigner le "cœur brisé". Certains peuvent penser que Néhémie ne fut submergé par la douleur que plus tard, lorsqu'il put dire: "J'entendis ces choses, je m'assis, je pleurai et, pendant plusieurs jours je pris le deuil. Je jeûnai, je priai devant le Dieu des cieux" (Néhémie 1.4). Pourtant, ses pleurs et ses aveux ne constituaient que le début de ce déchirement. Néhémie aurait pu rester à la cour du roi, se lamenter, jeûner et prier. Son cœur n'aurait pas été alors réellement brisé. Il ne le fut que lorsqu'il parvint à Jérusalem, vit les ruines et décida d'agir.

      Si l'on considère la traduction hébraïque dans toute sa portée, on peut en conclure qu'il y eut dans le cœur de Néhémie deux déchirures: l'une était provoquée par la vision désastreuse des ruines (il partageait la douleur de Dieu, comme nous l'avons vu précédemment), et l'autre était suscitée par l'espoir de la reconstruction (il était gonflé d'espoir).

      Le cœur véritablement brisé, c'est celui qui, en premier lieu, voit la perte de l'Eglise et l'effondrement des familles, et qui partage l'immense douleur du Seigneur. Il souffre lorsqu'on traîne le nom du Seigneur dans la boue. Ce cœur reconnaît sa propre iniquité et tout comme David, il s'écrie: "Seigneur, j'ai fait une brèche dans le mur! Je n'ai pas tenu compte de Tes saints avertissements, et je sens comme écrasé sous le poids de mes péchés. Cela ne peut plus durer." Mais cette souffrance revêt un autre aspect: celui de l'espoir. Dieu lui a parlé. "Je panserai les plaies et je rebâtirai. Débarrassez-vous des décombres et mettez-vous au travail." "

      Il y a quelques années, alors que je traversai Times Square, je me mis à pleurer à cause de tous les péchés qu'il m'avait été donné de voir. Je retournai alors chez moi au Texas, et passai plus d'un an dans cet état de souffrance devant le Seigneur. Puis un jour, Dieu me dit: "Va et fais quelque chose pour ces ruines!" J'avais constaté la destruction, et elle m'avait déchiré le cœur. Mais mon cœur ne fut complètement brisé que lorsque je me sentis poussé par l'espoir de rebâtir le mur, en l'occurrence d'aller à New York pour aider à "bâtir" une église.

      Avez-vous déjà "inspecté des ruines", au cours de votre vie? Comme David, avez-vous péché et jeté l'opprobre sur le nom du Seigneur? Y a-t-il une brèche dans votre mur, quelque chose qui ait besoin d'être réparé? Il est bon de tomber sur cette "pierre" et d'être réduit en petits morceaux (cf.: Matthieu 21.44). Car lorsque nous verrons Christ dans toute Sa gloire, nous serons anéantis, rien que de Le voir.

    Même ce qu'il y a de meilleur en nous, talent, efficacité, capacité, tout cela s'écroulera quand nous Le verrons et que nous tomberons à Ses pieds, impuissants et vidés de nous-mêmes. Comme Daniel qui eut cette grande vision au bord de la rivière, nous dirons: "Les forces me manquèrent, mon visage pâlit et fut décomposé, et je n'eus plus aucune force" (Daniel 10.8).

      A travers ce sentiment de souffrance, toutes les capacités et les forces humaines sont ébranlées. C'est la reconnaissance de l'existence du péché et du discrédit qu'il jette sur Christ. Cependant, c'est aussi reconnaître et tenir compte de l'étape suivante: "Tiens-toi debout... car je suis maintenant envoyé vers toi" (Daniel 10.11). C'est aussi la complète assurance que toute chose va changer, que la guérison et la reconstruction vont avoir lieu: nos ruines seront transformées pour la gloire de Dieu.

      La foi véritable nous fait dire: "Dieu travaille en moi. Satan n'a aucune prise. Je ne peux pas continuer à détruire ni à être détruit. J'ai souffert à cause de mes péchés, mais je me suis repenti et voici maintenant venu le temps de se révéler pour rebâtir." Tant que nous ne possèderons pas ce désir, ce zèle et cette détermination, nous en resterons au stade des larmes.

        Il se peut que notre vie ressemble à un tas de gravats. Mais si nos cœurs restent ouverts et se laissent chercher par Dieu, si nous acceptons le fait que Sa toute-puissance est à l'oeuvre, et que nos cœurs sont brisés de douleur jusqu'à ressentir l'espoir, nous avons alors entre nos mains le plus merveilleux des outils pour travailler au royaume de Dieu: un cœur intègre. Nous serons en communion avec Lui et possèderons son assurance. Nous pourrons réparer les brèches ouvertes dans le corps de Christ.



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    Néhémie

    UN HOMME AU COEUR BRISE ( 2 éme partie )

    Par David Wilkerson

    Lorsque j’entendis ces choses, je m’assis, je pleurai, et je fus plusieurs jours dans la désolation. Je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux, et je dis: Ô Eternel, Dieu des cieux, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et qui fais miséricorde à ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements! Que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient ouverts: écoute la prière que ton serviteur t’adresse en ce moment, jour et nuit, pour tes serviteurs les enfants d’Israël, en confessant les péchés des enfants d’Israël, nos péchés contre toi; car moi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous t’avons offensé, et nous n’avons point observé les commandements, les lois et les ordonnances que tu prescrivis à Moïse, ton serviteur. Souviens-toi de cette parole que tu donnas ordre à Moïse, ton serviteur, de prononcer. Lorsque vous pécherez, je vous disperserai parmi les peuples;mais si vous revenez à moi, et si vous observez mes commandements et les mettez en pratique, alors, quand vous seriez exilés à l’extrémité du ciel, de là je vous rassemblerai et je vous ramènerai dans le lieu que j’ai choisi pour y faire résider mon nom. Ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ta grande puissance et par ta main forte. Ah! Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui veulent craindre ton nom! Donne aujourd’hui du succès à ton serviteur, et fais-lui trouver grâce devant cet homme!” (Néhémie 1:4-11)

    LE MINISTERE DE LA DOULEUR

    Au cours des années précédant la naissance de Samuel, le peuple de Dieu s'était éloigné de Lui pour tomber dans l'idolâtrie et la déchéance intérieure. Dieu en était profondément attristé, mais Il ne trouvait personne qui puisse en aviser Son peuple. Le Seigneur était sur le point de retirer Sa gloire de Sa maison à Silo et les prêtres qui se tenaient devant l'autel n'en avaient même pas conscience. Comme il est navrant d'être sourd, muet et aveugle à ce point, à l'heure même du jugement. Israël était corrompue, ses prédicateurs adultères et l'Eglise complètement aveugle!

    Le sacrificateur Eli, qui servait alors dans le temple, est l'archétype du système religieux décadent qui se distingue par son égocentrisme et son mépris purement symbolique pour le péché. Au moment même où le peuple se laissait glisser dans une vie facile, Eli s'était "empâté" et les affaires de Dieu ne l'intéressaient plus guère. Et c'est la tête ailleurs qu'il exerçait sa double fonction de prêtre et de père de famille.

    Ses fils Hophni et Phinéas représentent l'Eglise traditionnelle d'alors. Ces deux jeunes prêtres n'ont jamais vraiment rencontré Dieu. Ils n'éprouvaient pas cette soif de Le connaître et ne savaient pas se mettre à Son écoute. Ils ne possédaient pas ce feu dévorant qui permet d'entrer dans la gloire et la présence du Seigneur. Ils étaient dévorés au contraire par la débauche et endurcis par le péché.

    Il n'est pas vraiment nécessaire de revenir si loin en arrière pour avoir un aperçu du genre de système religieux qui protège et même encourage ces prédicateurs égocentriques. Il nous suffit de regarder autour de nous, aujourd'hui, pour voir comment ces bergers qui ne jeûnent ni ne prient recherchent en fait les meilleures positions dans l'Eglise et avec elles, les meilleurs avantages et les meilleurs chances de promotion. Les âmes perdues ont toujours été le cadet de leurs soucis. Ils ont une bien piètre connaissance de la souffrance et ne sont que des produits d'un rituel froid et mort. Ils ne possèdent pas cette fraîcheur que procure la communion avec Dieu. Leurs paroles sont empreintes de vérité, certes, et leurs actions sont dignes de professionnels, mais ils ne sont revêtus d'aucune onction divine. Ils ne craignent pas le Dieu Très-Saint et, tout comme les fils d'Eli, ils chérissent la sensualité, le monde, et leurs propres personnes. Ils "s'engraissent des prémices de toutes les offrandes d'Israël" (1 Samuel 2.29). Hophni et Phinéas étaient si corrompus que Dieu les surnommait "fils de Bélial" ou encore "fils de Satan". Les Ecritures disent aussi: "Ils ne connaissaient pas l'Eternel" (1 Samuel 2.12).

    Voilà pourquoi, aujourd'hui aussi, de nombreux jeunes des églises évangéliques perdent leur enthousiasme et mènent une vie sensuelle, ennuyeuse et dénuée de tout repos. Trop de pasteurs ont cautionné cette sensualité chez les jeunes, et nous devons maintenant faire face à cette tragédie qui touche toute une génération qui est maintenant à la dérive. Il n'y a malheureusement que trop peu de bergers qui puissent leur montrer comment échapper aux pièges sataniques de notre temps. Comme cela arrive bien souvent aux bergers rebelles, Eli perdit le don spirituel du discernement. L'histoire d'Anne, dans le temple, nous le montre clairement. Cette femme pleurait amèrement dans la maison de l'Eternel, à Silo. Elle ne cessait d'implorer Dieu, Le suppliant de lui donner un fils. Anne est ici, pour nous, l'exemple de ces derniers saints qui, aujourd'hui, aspirent et crient au Seigneur dans l'espoir d'une parole de réconfort.

      "Anne parlait dans son cœur; seules ses lèvres remuaient, mais l'on n'entendait pas sa voix. Eli pensa qu'elle était ivre" (1 Samuel1.13).

      Elle priait Dieu en esprit, revêtue de l'onction divine, et allait devenir le canal par lequel jaillirait le renouveau en Israël. Cependant, Eli ne s'en rendait pas compte; il n'avait pas non plus la moindre idée de ce qui se passait alors devant l'autel. Vous devez vous demander ce qui avait bien pu arriver à ce prêtre du Très-Haut; comment pouvait-il être à la fois si près de ce nouveau et puissant souffle de Dieu et si loin du Seigneur pour en arriver à confondre les effets de la chair et ceux de l'Esprit?

    Quelle tristesse pour le Seigneur qui désirait et s'apprêtait à changer cet état de chose! Comment allait-il pouvoir faire passer son message à ce peuple d'Israël, rebelle et corrompu?

      Eli avait fait preuve de tant de complaisance et demeurait si ancré dans les traditions qu'il n'avait pas la moindre notion des projets de Dieu. Le message que nous apporte ce passage est clair: c'est hors des structures religieuses établies que Dieu dut chercher, pour trouver une personne assez réceptive pour partager sa souffrance.


     

     


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